vendredi 25 mai 2007

La dictature légitime ?





Depuis le 17 mai, Nicolas Sarkozy est officiellement le nouveau Président de la République. Le fait est qu’il a réussi à enfiler ses nouveaux habits de chef d’Etat et à apparaître comme un homme neuf. La mutation , commencée le 14 janvier avec son – brillant – discours d’investiture et le fameux " j'ai changé" semble être achevée.
Car oui Sarkozy a tout changé. Fini le Chirac distant. Finies les promesses non tenues. Sarkozy agit. C’est la rupture tranquille.
Il faut le dire, les premiers jours du quinquennat sont convaincants. Sarkozy avait promis 15 ministres ? Il l’a fait. Il avait prôné – tardivement il est vrai- l’ouverture ? Le gouvernement compte deux ministres socialistes et un UDF.
Reste à savoir si le président tiendra la distance. Car Il profite aujourd‘hui de l’état de grâce des lendemains d’élections. C’est le temps des promesses. Mais n’oublions pas que Sarkozy n’a , pour le moment , aucun contre pouvoir . Qu ‘en sera-t’il une fois que le Parlement sera élu et qu’il faudra discuter ? Cette question met en lumière tout l’enjeu des élections législatives. Car si, comme le prétendent les sondages, l’UMP disposait de la majorité absolue des sièges, alors nous entrerons ni plus ni moins dans ce que Weber appelait " une dictature légitime." Une dictature, parce que Sarkozy apparaîtra alors comme un super président adossé à un Parlement qui lui sera entièrement dévoué. Légitime, parce que, et c’est sans doute le plus effrayant, cette situation sera la conséquence d’un scrutin démocratique. On devra alors étudier la nécessitée d ‘introduire une dose de proportionnelle à l’Assemblé, ce à quoi le nouveau président élu ne semble pas favorable.
Tout cela n’est encore que de la fiction. Le tout est de voter en conscience le 10 juin prochain. Bien sûr, l’existence d’une majorité UMP claire est nécessaire pour l’exécution du programme de Sarkozy. Mais est-ce une raison pour condamner toute opposition ? C’est donc aux17 millions d’électeurs de Gauche et du centre de prendre leur petite revanche. C’est une occasion unique de mettre en œuvre le grand rassemblement voulu pendant la campagne. Il nous faut un Parlement équilibré sous peine de voir deux France s’affronter.

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