dimanche 6 janvier 2008

Sarkozy et le Story Telling



Dans son nouveau livre « Des hommes d’état » Bruno Le Maire , ancien chef de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon raconte en coulisse la rivalité Chirac – Villepin – Sarkozy à l’aube de la campagne présidentielle de 2007.
Il rapporte une phrase intéressante prononcée par Sarkozy lors d’un déjeuner avec Villepin. Les deux hommes sont à table avec deux conseillers et passent en revue les dossiers du moment. Nous sommes en Avril 2006 et Villepin se félicite de la baisse du chômage. Sarkozy prend la parole :
- « Vous savez Dominique, vous aurez beau faire baisser le chômage et relancer la croissance, les Français ne seront jamais contents. Au fond ce qu’ils veulent c’est une histoire. Il faut raconter une histoire aux Français »
Raconter une histoire aux Français. Sarkozy dévoile sa méthode. Il faut créer un conte, qui séduise les Français pour faire oublier l’absence ou en tout cas le manque de résultat et masquer l ‘impuissance du politique face aux réalité du monde actuel. Cette méthode, importée des Etats unis c’est le « Story Telling » . « L’art de raconter des histoires , utilisé par de nombeux communicants politiques outre atlantique. La plus belle preuve d’efficacité du Story Telling est sans doute la réélection de Georges Bush à la Maison Blanche. Alors que l’Administration Bush n’avait pas su faire face au 11 septembre et s’enlisait en Irak et alors que tout le monde prédisait la victoire des Démocrates , Georges Bush est très largement réélu. Pourquoi ? Tout est une affaire de comm’. Alors que les Démocrates ont fait campagne sur le social , promettant un système de santé meilleur , une réduction des inégalités , Georges Bush a mis en avant l’argument patriotique en cherchant à rassurer les Américains face aux danger que représentait notamment le terrorisme. Il est apparu comme le seul capable de protéger la Nation américaine. Quant on sait l’importance qu’accordent les Américains à la défense de leur patrie, on comprend que Georges Bush ai réussi à les séduire.
En France Sarkozy applique rigoureusement la même méthode. L’histoire à commencer le 14 janvier 2007 lors de son discours d’investiture. Un discours dans lequel pour la première fois il nous parlait de Jaurès, De Blum et de Guy Moquet. Il nous comptait la France d’après , celle ou tout devient possible pour qui souhaite travailler plus.
L’histoire a continué une fois élu. Il y’a eu Sarkozy et l’Ouverture ,Sarkozy , libérateur des infirmières bulgares , Sarkozy en Amérique. Plus fort encore a été l’épisode Kadhafi. La visite du leader libyen devait signifier le retour de la Libye dans le concert des Nations. Mais elle s’est vite transformée, en partie à cause de l’attitude de notre hôte , en un fiasco qu’il a fallu faire oublier. C’est ainsi que l’on a pu voir notre Président déambuler dans les allées de Disneyland au bras de sa nouvelle princesse la chanteuse Carla Bruni. Quoi de mieux qu’un conte de fées pour nous rassurer ? n’est-ce pas ce que l’on raconte aux enfants avant de s’endormir ? En 3 clichés , Kadhafi fut oublié.
Ensuite il a fallu monter que le Président n’était pas qu’un prince charmant, un Tom Cruise du pauvre comme il se définit lui même mais il savait aussi occuper la Fonction. On a donc eu droit à des vœux extrêmement classiques, montrant un président calme, posé réfléchit. Une image qui créait une rupture avec l’emballement des 6 derniers mois.
On meurent d’envie de connaître la suite de l’histoire, préparée par les scénaristes de l’élyséen. Une histoire qui tente de masquer une réalité qui est tout autre. Elle masque surtout l’impuissance du politique dans un monde de plus en plus libéral et mondialisé. Attention de ne pas raconter trop d’histoires. Bientôt, elles ne suffiront plus, et il faudra des actes. Ou bien encore une fois les Français devront se satisfaire du rien.

dimanche 24 juin 2007

Quand Morin aimait (encore) Bayrou



INÉDIT DE CAMPAGNE.
C’était le 26 octobre 2006. Hervé Morin, député-maire d’Epaignes, dans l’Eure, invitait François Bayrou dans sa commune pour un meeting de pré-campagne. Morin répondait à tous ceux qui lui reprochait les risques de la statégie menée par son ami Bayrou…
On se souvient de la suite… Entre les deux tours de l’élection présidentielle, Morin appelle à voter pour Nicolas Sarkozy et fonde le “Nouveau Centre”.
Il en sera récompensé en héritant du ministère de la Défense ! Une belle leçon d’amitié et de fidélité…

source: www.latelelibre.fr

samedi 23 juin 2007

Le temps de l’action a commencé




« Le temps des élections est terminée , le temps de l’action a commencé ». Au soir de la victoire de L’ump aux législatives , François Fillon ne s’y est pas trompé. Désormais, il va falloir travailler. Car depuis le 6 mai , la rupture annoncée se vérifie surtout en terme de com’ et d’image. Nicolas Sarkozy s’affiche en président moderne et décomplexé et balaye sans états d’âme les veilles habitudes présidentielles. Sur la forme, on est proche du sans faute. Sur le fond, Sarkozy a tout à prouver.
Certes ce matin, la France peut se féliciter d’être « de retour en Europe ». Le président est parvenu à faire adopter son idée de mini – traité européen simplifié. Le texte s’apparente à une sorte de traité institutionnel, débarrassé des volets sociaux et économiques qui avaient empoisonné la campagne de 2005. Cela permet de remettre en route les institutions sans aborder le fond de la politique européenne. C’est une manière habile d’éviter le conflit. De même , la procédure de ratification du traité par voie parlementaireévite au président de se risquer au difficile exercice du référendum.

« Sarkozy ou de l’art d’éviter les conflits ». Le candidat l’avait déjà montré lors de la campagne : Il n’aime pas être contredit. Désormais président, il se croit intouchable et n’hésite pas à prendre ses responsabilités. Sur L’Europe, ça passe. Le sujet ne fait pas partie des préoccupations majeures des Français et on peut se féliciter de voir L’Union sortir de l’impasse. En revanche, sur un sujet plus délicat comme la réforme des universités, Sarkozy risque de connaître ses premiers écueils. L’Unef et le Conseil National des Universités ont déjà fait savoir qu’ils étaient contre le projet. Sarkozy a beau essayer de faire passer sa reforme en été ,pendant que les étudiants sont en vacances ,on voit mal comment les conflits pourraient être éviter. On risque fort de connaître une rentrée plutôt agitée.
Sarkozy suscite pour l’instant l’adhésion. Mais sa réaction face à une opinion hostile reste une inconnue. Il ne pourra pas toujours éviter le conflit

lundi 11 juin 2007

Une coquille dans nos institutions



Au lendemain du premier tour des législatives la vague bleue annoncée s'est transformée en une tempête sans précèdent depuis 25 ans. l'UMP peut espérer emporter ,selon les projections les plus optimistes, prés de 500 sièges sur 577. C'est beaucoup trop. Car désormais ,pour les 5 ans qui viennent , la majorité présidentielle va concentrer tous les pouvoirs.
Sur le fonctionnement même de L'assemblée , on voit mal comment une opposition d'une centaine de députés de gauche pourrait peser. Il y' a un risque que le Parlement , avec un Sénat traditionnellement à droite , ne devienne plus qu'une simple chambre d'approbation du projet présidentiel , sans débat ni contre pouvoir. Mais après tout cela n'est que le fruit de la logique majoritaire de la Veme république , logique renforcée par la réforme du quinquennat.
Plus importante est la question de la représentativité de l'Assemblée. Car le France n'est pas à 65 % à droite. Comment pourront s'exprimer les millions d'électeurs qui ne se sont pas reconnus dans le projet de Nicolas Sarkozy? Quand on sait que le parlement est sensé voter la loi , expression de la volonté générale , il y a de quoi se poser des questions.
Alors à qui la faute? D'où vient ce déséquilibre profond au sein de nos institutions? La réponse parait évidente: c'est le mode de scrutin.
Aujourd'hui , les députés sont élus à la majorité. Les constituants de 1958 ont privilégiés ce système pour favoriser l'apparition d'une majorité claire , capable d'agir. Si bien que le plus fort gagne et les autres se taisent. Mais doit -on priver un courant de tribune sous prétexte qu'il rassemble moins d'électeurs? Apres la vague bleue , tout le monde s'accorde à dire que l'introduction d'une dose de proportionnelle est nécessaire. On élirait ainsi 15 à 20 % des députés. C'est un premier pas mais il faudrait aller plus loin. La proportionnelle intégrale ne parait pas envisageable. L'Histoire a prouvé que l'existence d'une majorité est une condition de l'éfficacité du Parlement. Mais pourquoi ne pas introduire un scrutin mixte , à l'image de l'élection des conseillers régionaux? Chaque parti présenterait, pour tout le territoire une liste paritaire de candidats. La liste ayant recueillie la majorité absolue ou relative au niveau national disposerait de la moitié des siège et le reste serait attribué à la proportionnelle à la plus forte moyenne entre les listes ayant obtenues au moins 5% des suffrages. On aurait ainsi une majorité suffisante mais pas écrasante , face à une opposition conséquente. Reste le problème de l'attribution des sièges qui entraînerait une absence de députés dans les circonscriptions. Si l'on considère que les députés sont les représentants de la nation toute entière alors l'action locale ne fait pas partie de leur prérogatives. Les acteurs locaux ( Maires , conseillers généraux) retrouveraient alors une vraie place. Et le Sénat serait le vrai representant des territoires.Avec le non cumul des mandats , le député se consacrerait entièrement à sa mission nationale.
On ferait ainsi de l'Assemblée le véritable mirroir de la société et nous serions enfin une démocratie efficace représentative et moderne.

mercredi 30 mai 2007

Verbatim

" Au fond on nous dit " Dormez tranquille jusqu'au 10 juin" . C'est l'anesthesie. Mais le 17 , c'est la chirurgie lourde qui commence. Evitons ces dépenses de santé inutiles. Votons socialiste!"

Francois Hollande lors du meting PS au Zénith le 29 mai


"Francaises , Francais , il vous reste 2 semaines pour parachever l'impensable révolution que vous avez entreprise le 6 mai dernier. Je vous demande de me donner la majorité dont j'ai besoin pour gouverner"


Nicolas Sarkozy , le 29 mai au metting UMP du Havre

vendredi 25 mai 2007

La dictature légitime ?





Depuis le 17 mai, Nicolas Sarkozy est officiellement le nouveau Président de la République. Le fait est qu’il a réussi à enfiler ses nouveaux habits de chef d’Etat et à apparaître comme un homme neuf. La mutation , commencée le 14 janvier avec son – brillant – discours d’investiture et le fameux " j'ai changé" semble être achevée.
Car oui Sarkozy a tout changé. Fini le Chirac distant. Finies les promesses non tenues. Sarkozy agit. C’est la rupture tranquille.
Il faut le dire, les premiers jours du quinquennat sont convaincants. Sarkozy avait promis 15 ministres ? Il l’a fait. Il avait prôné – tardivement il est vrai- l’ouverture ? Le gouvernement compte deux ministres socialistes et un UDF.
Reste à savoir si le président tiendra la distance. Car Il profite aujourd‘hui de l’état de grâce des lendemains d’élections. C’est le temps des promesses. Mais n’oublions pas que Sarkozy n’a , pour le moment , aucun contre pouvoir . Qu ‘en sera-t’il une fois que le Parlement sera élu et qu’il faudra discuter ? Cette question met en lumière tout l’enjeu des élections législatives. Car si, comme le prétendent les sondages, l’UMP disposait de la majorité absolue des sièges, alors nous entrerons ni plus ni moins dans ce que Weber appelait " une dictature légitime." Une dictature, parce que Sarkozy apparaîtra alors comme un super président adossé à un Parlement qui lui sera entièrement dévoué. Légitime, parce que, et c’est sans doute le plus effrayant, cette situation sera la conséquence d’un scrutin démocratique. On devra alors étudier la nécessitée d ‘introduire une dose de proportionnelle à l’Assemblé, ce à quoi le nouveau président élu ne semble pas favorable.
Tout cela n’est encore que de la fiction. Le tout est de voter en conscience le 10 juin prochain. Bien sûr, l’existence d’une majorité UMP claire est nécessaire pour l’exécution du programme de Sarkozy. Mais est-ce une raison pour condamner toute opposition ? C’est donc aux17 millions d’électeurs de Gauche et du centre de prendre leur petite revanche. C’est une occasion unique de mettre en œuvre le grand rassemblement voulu pendant la campagne. Il nous faut un Parlement équilibré sous peine de voir deux France s’affronter.

mardi 22 mai 2007

Coluche déja parle au nom des décus du socialisme

Une vidéo du grand Coluche trouvée sur la Télelibre.fr . IL parle politique dans un amphi et ça décape! Decidement , en plein Sarkoland , Coluche tu nous manques..